samedi 16 avril 2011

Campo 2011 par Tierry GIRARD

DES SUEURS FROIDES ET CHERES

Marqué par l'extraordinaire, ce 19ème voyage au campo va rester dans les mémoires et pour cause. Désormais, nous n'écouterons plus "Le vaisseau spatial" de la même oreille. Nous, neuf califes et associés, NOUS LES AVONS VU! Pour nous, tout a commencé par une idée qui se voulait géniale. Nous quittons l'autoroute en pleine nuit pour une nationale tranquille, tellement tranquille qu'elle est quasiment déserte, quand soudain, vers une heure du matin, à proximité d'une station service abandonnée nous apercevons trois vaisseaux spatiaux posés là, au bord de la route, chacun entouré d'un halo lumineux. A l'extérieur, dans le noir, de petits hommes en jaune fluo, nous obligent à stopper le fourgon. Les martiens ont l'apparence humaine sauf qu'au bout de leur bras, en guise de main, brille une lumière intense qu'ils font tourner dans tous les sens. La station est lugubre, rouillée, jonchée de gravats et d'ordures, et ces lumières qui s'agitent dans ce décor surréaliste rendent à la scène un caractère peu rassurant. D'autant plus que le plus grand d'entre eux se rapproche et nous réclame 600€ en "metàlico" (liquide) d'une voix qui nous fait bien comprendre que nous avons affaire à une engeance hostile; il menace même d'immobiliser le véhicule. Pas très sympa "Star Trek"! Les autres agitent toujours leurs lumières dans tous les sens, de loin, cela doit faire l'effet d'une pluie d'étoiles filantes, mais pas grand monde pour admirer le spectacle ou venir nous sauver des envahisseurs!
Alors, on fait les fonds de poche, et, dépités, on crache les 600€ au bassinet. Dès qu'il a compté les sous, le chef rejoint sa soucoupe volante et se met à taper sur le clavier d'un portable. On comprend alors qu'avec l'argent ils doivent commander des fringues à "La Redoute" pour se changer, prendre une apparence humaine et se fondre dans la masse. Lorsqu'ils nous libèrent, soulagés de 600€, tout en attachant sa ceinture de sécurité, chacun pense à ce que l'on aurait pu se payer avec ce fric, un peu comme on pense parfois à ce que l'on ferait si on gagnait au loto.




Du coup, Vendredi cela va faire une heure et demi à deux heures de retard sur l'horaire d'arrivée prévu aux "Espartales", aussi j'appelle le señor José Luis Iniesta à qui j'explique les raisons du retard (C'est la faute au vaisseau spatial..!) il me répond que no pasa na, il va prévenir le mayoral. Francisco nous accueille chaleureusement " et commme il a beaucoup de travail car c'est un jour de réception avec faena en privé, il nous suggère d'aller seuls voir les toros, "vous pouvez aller où vous voulez", faut pas nous le dire deux fois et nous voilà à bord du trafic mené par Alain, visitant le campo en surveillant si toute la camada se porte bien. De retour à la finca on va assister à la pose des "fundas", ces bandelettes de résine que l'on pose sur l'extrémité des cornes pour les protéger. C'est plus facile à dire qu'à faire vous l'aurez compris, cette méthode d'élevage est contestée par: Les toros, les aficionados, les photographes, et tous ceux qui ont les ongles sensibles (genre Lulu). La faena elle, est impressionnante, un toro non endormi coincé contre son gré dans le cajon de soins, ça envoie! On prie tous que la caisse ne s'ouvre pas accidentellement car elle boulègue dans tous les sens, c'est étonnant, presque autant que voir un OVNI au bord de la route, mais ça coûte quand même moins cher.
L'apéro se passe sous un chêne, tout près de la place de tienta, et là, rendons à César ce qui lui apppartient, Lucien vient de trouver une idée géniale: Cette année concours de photos de campo. Tous sont enchantés par cette idée et chacun est persuadé de faire un coup, quand Gilles sort le livre qu'il a fait sur le voyage de l'an dernier et on réalise alors que la barre est haute. Cependant, après l'apéritif champêtre et les restes du repas de la veille (et oui les temps sont durs), tout le monde reprend du gaz et est décidé à se battre comme un lion pour gagner ce p..... de concours! C'est parti, on a tous carte blanche, pour le règlement, on verra plus tard.
Quinze heures cela fait quatorze heures au Portugal. Au téléphone, Emilio, Mayoral de Juan Pedro Domecq nous confirme que nous sommes attendus chez Parladé. La ganadera nous reçoit extrêmement gentiment, nous allons voir les toros et déjà ça râle dans le trafic, ils commencent à s'empêcher de faire des photos en se mettant en travers de la vitre, en se poussant etc...et bien sûr c'est toujours l'autre qui a commencé...des pecques!
Les novillos, sementales et vaches sont très beaux, du toro très bien fait et surtout très bien présenté, dommage qu'avec un an de plus parfois les cornes fondent. D'où l'utilité des fundas vous diront leurs défenseurs. Quand au campo, tout simplement magnifique, c'est mitoyen avec Murteira grave et le décor est à l'identique pour ceux qui connaissent cette finca où la peña avait emmené Sébastien il y a quelques années, et celà ne nous rajeunit pas.
A l'arrivée on a droit à una cerveza et à la visite complète de la maison avec affiches et photos de corridas, de toros, de toreros, de famille et tout et tout. On repart sur Evora avec une halte touristique à MONZARA petit village fortifié et qui possède une arène toute en pierres, et où il fait bon se balader et regarder, tout est sujet à photos, mais depuis le lancement du concours, dès qu'un concurrent vise un sujet, les autres se précipitent pour faire la même photo, ce sera dur à départager. Enfin, dès le lendemain, ils imaginent d'autres méthodes, du genre soudoyer le jury ou se piquer la carte mémoire,. Ce n'est pas joli joli, je sais bien, mais c'est ça aussi le haut niveau.
EVORA où Jean Claude, impérial nous dégote un super hôtel, où l'on mange bien, et où l'on s'endort sans berceuse.
Réveil 6 heures car Rugiero nous attend 7 heures et demi au marché de Vila Franca de Xira pour nous emmener à une fiesta campera organisée par des cavaliers , près des digues qui bordent le Tage.
On en saura plus demain, bonne nuit.

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